Les aventures de MiniSan
Intro
« Et maintenant, retrouvez notre jeune héros à la coupe au bol flamboyante dans : LES AVENTURES DE MINISAN! »
Jamais j’pourrais oublier l’odeur d’la pâte à modeler
Quand l’école, c’était découper des trucs et faire des colliers
J’aime bien ma maîtresse, mais j’préfère la maîtresse d’à côté
Normal, c’est ma mère, les autres enfants veulent la voler
Donc à la récré j’leur ai dit de laisser la maman des autres
Ils m’ont fait bouffer du sable, m’ont dit : « Niquе ta mère, sale intello »
T’façon, j’préfèrе être seul et faire des Bioman en Lego, les gamins du lotissement m’ont coupé les freins sur mon vélo
Donc, j’dessine un p’tit lapin sur mon plâtre
J’leur ai dit ça fait pas mal, mais ça fait mal et ça gratte
J’fais des prières pour qu’ils crèvent, on déménage par miracle
Nouvelle école, nouvelle map
Plus d’roulettes le monde est vaste (Ah)
Superstitieux, en voiture j’dois compter tous les arbres
Marcher sur tous les pavés ou il m’arrive quelque chose de grave
Une seule télé dans la salle, donc j’me lève à 6 du mat
J’finis jamais l’jeu, ma mère débranche la prise, nique la sauvegarde
Toujours à côté d’la plaque, une chaussure différente à chaque pied (Le p’tit Aurélien cherche ses parents dans l’supermarché)
On vit dans un nouvel appart, les murs, c’est du papier
La nuit la voisine fait : « Heh, heh », j’suis dépassé
J’dis qu’j’veux devenir médecin pour qu’on m’offre un stéthoscope
En fait, je mens, j’m’en sers seulement pour écouter aux portes
Rempli d’tocs, j’me sens bizarre dès qu’la musique est trop forte
J’ai pas d’potes, quand j’envoie la balle, c’est l’mur qui la renvoie, des fois j’bloque
J’crois qu’mon père s’est fait changer par un alien
J’sais qu’c’est pas vrai, mais en vrai j’l’esquive quand même depuis trois semaines
Timide, j’me fais pipi d’ssus, j’ose pas d’mander les toilettes
J’passe les week-ends à la ferme, ou en ville chez Mamie Madeleine (Hmm)
Ma mère rentre dans ma chambre, me dit : « Mets pas ton pyj’, ton père t’emmène voir SOS Fantômes 2 en ville »
Y a école demain, mais j’suis au cinéma
C’est l’meilleur jour de ma vie, dites rien à mon petit frère, il sait pas
Hier, j’avais quinze ans, avant-hier, j’avais 5 ans
J’ai du mal à croire qu’on soit déjà maintenant
MiniSan grandit, à travers sa quête
Les meilleures histoires sont celles dans sa tête
Jamais j’oublierai l’odeur de l’herbe fraîchement coupée
En boule dans un fossé, j’essaie d’amortir les coups de pieds
Mon père a secoué des gosses du quartier qui m’ont retrouvé
Facile, on est dans la même classe, c’est la première journée
J’pourrais m’venger, ils ont d’la chance que j’ai pas d’force
Du coup j’les fais rigoler
J’les oblige à devenir mes potes
Au collège, j’joue les sales gosses comme technique de survie
J’vole les clés du placard, on enferme le prof de musique
Des chasubles qui puent, le bruit des semelles sur le parquet
J’tape dans mes mains parce que l’meneur voit pas que jsuis démarqué
Mon père crie dans les tribunes pendant qu’j’fonce vers le panier (Ouais)
J’travaille que mon shoot, j’ai un dribble de merde, j’me fais basher (Ah)
J’vais déménager, pour l’instant, c’est les vacances, on est au camping, j’lis Stephen King dans ma tente
On est cinq maintenant sur les autoroutes de France
Même si j’m’inquiète pour la rentrée, j’me dis que quand même, j’ai d’la chance
Et j’ai bien fait m’inquiéter, la rentrée, c’est une catastrophe
Ou comment ma vie n’est plus qu’une grande réunion parents-profs
Dans mon nouveau collège, c’est mon père le principal
Retour à Caen, j’ai pas d’amis, ceux qui m’secourent m’veulent du mal (non)
Un grand m’menace : « À la sortie, c’est ton tour »
J’lui réponds : « J’sors jamais d’ici, j’habite dans la cour »
En cours, j’essaie de r’ssortir la technique de faire le clown
La prof de bio dans mon salon
La foudre dans les yeux d’mon daron
Il m’dit qu’j’lui fous la honte
J’lui dis moi aussi, j’ai honte
Genre quand vous vous déguisez au réveillon sur la Salsa du démon
J’sais pas pourquoi j’ai sorti cet exemple sous la pression
Tout ce que je sais, c’est qu’j’oserai plus jamais lui répondre
Figurines en plastique, Warhammer, cartes Magic
J’ai réussi à devenir ami avec deux, trois geeks
On passe un été fantastique, rien peut briser notre amitié
Sauf quand ma meuf arrive et dit : « Tes potes font grave pitié »
Du coup, j’les évite pour mettre les mains sous son sweat
On chill tous les après-midi, Kurt Cobain chante acoustic
Chaque fois qu’j’dois partir, elle pleure, elle dit : « Si tu t’en vas, j’te quitte »
J’rentre en r’tard chez moi, je l’appelle, elle m’dit : « Si tu raccroches, j’te quitte »
Sur le téléphone fixe, au bord d’la crise de panique
J’lui dis que j’démenage, elle m’dit : « Si tu déménages, j’te quitte »
J’démenage, ça nous sépare, j’vais peut-être commencer à vivre
Écoute « Dans la place pour être » si tu veux connaître la suite
Plus I’temps passe et plus I’temps passe vite
Revenir en arrière, nostalgique à la Magic
J’ai sauté des pages en voulant connaître la suite
Plus I’temps passe et plus I’temps passe vite
Plus j’repense à ces pages perdues
Du temps où j’en avais plus
Plus suffisamment jeune pour en être sûr
Plus suffisamment jeune pour en être sûr
Hier, j’avais quinze ans, avant-hier, j’avais 5 ans
J’ai du mal à croire qu’on soit déjà maintenant, déjà maintenant
J’aimais mieux l’monde quand j’avais tout le monde dedans
Laisse-moi revenir en arrière quand le monde était ma mère
C’était juste un jeu la guerre
J’aimais mon anniversaire
J’pouvais rester sans rien faire
Sans en faire un enfer
Quand j’avais mes grands-pères
Partie d’foot avec mon frère
J’parlais à tort et à travers
Sans offenser la terre entière
Quand j’avais des points de repère
Laisse-moi revenir en arrière quand le monde était ma mère
C’était juste un jeu la guerre
J’aimais mon anniversaire
J’pouvais rester sans rien faire
Sans en faire un enfer
Quand j’avais mes grands-pères
Partie d’foot avec mon frère
J’parlais à tort et à travers
Sans offenser la terre entière
Quand j’avais des points de repère
Laisse-moi revenir en arrière